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Sous nos pieds, un faux ami ?

Raffineries de Normandie (source : Europe 1)

Au Havre, il est un sujet qui a fait couler de l’encre depuis les années 30.

Le pétrole. Parts intégrantes de notre vie économique locale, de notre culture, les raffineries se sont presque fondues dans nos existences. Le Havre ne serait pas Le Havre sans ses raffineries en bord d’estuaire. On n’en viendrait presque à ne plus les voir tant elles font partie de nos vies quotidiennes.

Enfin presque, car par quelques matins gris et pluvieux, en ouvrant nos fenêtres, elles nous rappellent à leur bon souvenir.

Bref qu’on les aime ou pas, elles sont là. Et puis ça ne sert à rien de râler, car elles sont un pilier indéniable de notre économie. On parle de 1500 employés, 200 ingénieurs ! Nos raffineries sont bel et bien actives économiquement.

En 2010 un plan d’investissement important recentre l’activité sur la production des produits pétroliers vendeurs, en particulier le gazole moteur.

Il est malheureusement regrettable de voir que ce plan d’investissement ne prend pas en compte la mouvance écologique de notre temps. Mais n’oublions pas une chose, c’est aussi à nous, consommateurs à la base de la pyramide marchande, de faire changer les mentalités en consommant différemment, en orientant notre économie vers un fonctionnement plus respectueux de l’environnement.

L’échangeur de la Brèque (source : Mer et Marine, Havre Port)

En bref, le pétrole au Havre c’est une page majeure de notre histoire locale qui n’est pas encore tournée. Et puis peut-être que comme moi, vous avez entendu que : « De toute façon, du pétrole y’en a pratiquement plus du tout ».

Bha moi j’ai voulu vérifier. Prendre la mesure de nos réserves avant de prendre la route, il s’agirait pas de vous faire le coup de la panne d’essence non ?

La réponse est loin d’être simple.

Dans un premier temps, à tous ceux qui nous disent qu’il n’y a plus de pétrole, je vous dirai ceci : « Indiquez-moi vos sources, car je n’ai rien trouvé qui aille dans ce sens, je ne dis pas que c’est faux je dis juste que je n’ai pas trouvé d’informations. À part quelques journalistes qui posent cette info comme une vérité universelle, et dont les sources sont … inexistantes. »

Je suis mauvaise langue, il existe bien des chiffres à l’agence américaine de l’énergie qui estiment les stocks à 1,655 Milliards de barils en 2014.

Chiffre intéressant lorsque l’on sait que nous consommons 91,2 millions de barils par jour en 2013. En se basant sur la production et la consommation il est estimé que nous aurons du pétrole jusqu’en 2065.

Fallait-il que l’Humanité soit au pied du mur pour envisager de changer ses modes de consommation ? Enfin bon, nous avons encore le temps de nous adapter, à condition que notre consommation reste stable.

Car si les données de l’équation varient, alors tout le pronostic est à revoir. (Je vous avais dit que la réponse serait loin d’être simple).

C’est un peu sans surprise que j’ai appris que notre consommation de pétrole était proportionnelle à notre croissance, notre Produit Intérieur Brut (PIB).

Evolution proportionnelle (sources : EIA, Banque Mondiale, Energie-développement)

Alors laissons tomber notre équation « Stock / consommation actuelle ». Partons du postulat que notre croissance à long terme sera de 3% comme l’indique l’OCDE.

Et bien, il nous reste 30 ans dans le réservoir…

Autant dire qu’il va falloir trouver une station et fissa !

(je met en source l’article sur lequel je me base pour cette partie de l’article, jetez-y un œil l’auteur calcule les réserves des autres ressources naturelles, vous regarderez votre rouleau d’aluminium alimentaire différemment).

C’est inquiétant non ? Mais rassurez-vous, quand on étudie l’humain, on n’est jamais dans une science exacte, ce, même si on base cette étude sur les mathématiques. Et pour cause, le problème avec l’humain, c’est son facteur (pas celui à casquette).

De toute façon, là n’est pas mon propos.

Ce pétrole, dont je vous parlais en début d’article, qui a fait couler de l’encre, ce n’est pas celui de nos raffineries. C’est un pétrole plus discret, insaisissable. Peut-être même qu’il n’existe que dans l’imaginaire de certains scientifiques du passé. Pourtant les indices de sa présence, tout indirects soient-ils, sont là.

C’est, j’espère sans surprise, que vous avez compris que je vais vous parler du pétrole havrais. Mais avant de parler de notre or noir, je voudrais faire un point sur le pétrole en France.

En une ! (Source : Havre Progrès)

« Du pétrole au Havre ?! »

Pourquoi pas ? Y’en a bien en banlieue parisienne…

Attention ne confondons pas avec nos réserves stratégiques. Rappelez-vous quand on nous avait coupé les vivres et que nos stations services fermaient les unes après les autres… L’État avait puisé fin mai 2016 dans son jerrican de secours, c’était nos réserves stratégiques.

Le pétrole Français, c’est 1% de notre consommation en 1 an. Tout ne vient pas du bassin parisien, on a du pétrole dans le bassin aquitaine aussi. La France produit 20 000 barils chaque jour.

C’est pas folichon c’est vrai …

Made in France (Source : wikipedia)

Mais justement, c’est là, un premier paradoxe : Nous avons vu précédemment que, lorsqu’il s’agit d’exploitation du pétrole, il est généralement fait fi des tendances écologistes du moment, alors pourquoi une exploitation de pétrole aussi modeste dans le bassin parisien lorsque l’on sait que les réserves sont bien plus importantes ? C’est comme si on siphonnait un réservoir avec une petite pipette… ! Et puis en septembre dernier vous avez probablement suivi comme moi la fin de toute extraction de pétrole (et assimilé) sur le territoire pour 2046.

Il y a là, je trouve, une forme de schizophrénie pétrolière en France.

A Sivry-Courtry, Seine et Marne (source : Wikipedia)

« Bon ! Et ce pétrole on en veut ou on en veut pas ?! »

De toute façon, pour le pétrole parisien, sans investissement, sans modernisation, sa production disparaîtra d’elle-même. Si le bilan d’activité ne s’améliore pas, ce sera la fin d’une aventure humaine qui remonte aux années 50… époque où, nous le verrons plus tard, le pétrole était une affaire d’état. La France voulait son « indépendance », son autonomie par l’autosuffisance.

Il y a aussi du pétrole dans le bassin aquitain depuis 1924, et en Alsace depuis 1740 ! L’Alsace, « Karishschmiermann land », « pays du marchand de graisse minérale ».

A Biscarosse, Nouvelle Aquitaine (source : Wikipedia)

Du pétrole on en trouve sous plusieurs forme. Avez-vous entendu parler du pétrole de schiste ?

Le pétrole de schiste a eu une production assez symbolique en France dans les années 30. Cependant en 2010, la France accorde 64 permis d’exploration dont 15 pour le pétrole/Gaz de schiste. Selon l’agence gouvernementale américaine de l’énergie, la France et la Pologne seraient les pays européens aux ressources en Pétrole/gaz de schiste les plus importantes. Si cette exploitation est envisageable, la technique de fracturation hydraulique est proscrite en France.

Ouf !, nous en connaissons les effets sur l’environnement…

Contamination au Gaz de Schiste (Source :Green and Growing)

« Bon. Alors où trouver du pétrole ? »

Au Havre pardi !

Nous sommes le 5 mai 1964 au palais de la bourse du Havre (pour ceux qui viennent d’arriver c’est le pasino).

M. François Gspann (aucune idée de la prononciation du nom de ce monsieur) tient une conférence devant des étudiants et des universitaires du Havre.

Au programme : « Essai d’explication historique sur quelques traits essentiels du caractère Normand ». Parmi le public attentif, M. Philippe Leray, journaliste au « Havre Progrès ». Il note : « M. Gspann fut amené à déclarer que l’existence certaine de pétrole dans notre région dans des conditions exploitables, constitue un élément d’espoir pour un renouveau de l’esprit d’entreprise mesuré et tenace des Normands… ».

Du pétrole en Normandie, et au Havre qui plus est ! Et attention, il ne s’agit pas d’une fuite de bac ou d’un robinet qui goutte…

Replaçons cette déclaration dans son contexte. La France est en pleine campagne d’indépendance et d’autosuffisance pétrolière.

Il faut dire que nos libérateurs ont tout fait pour nous servir leur soupe, enfin leur pétrole.

Pasino du Havre (source : Trip Advisor)

Je vous raconte :

Opération « PLUTO »: Pas le cabot de disney (en fait si, un peu quand même), P.L.U.T.O. c’est Pipe Line Under The Ocean. C’est une opération militaire britannique visant à approvisionner le front allié en carburant après le débarquement. C’est un projet qui était mené par A.C. Hartley, ingénieur en chef de « l’Anglo-Iranian Oil Company », vous avez forcément entendu parler de cette compagnie sous le nom de « British Petroleum ». Rappelez-vous, en 2010 cette entreprise louait la plateforme Deep Water Horizon. Plateforme dans le golf du Mexique qui a explosé , faisant 11 morts et causant une marée noire de très grande envergure. Je vous recommande le film « DeepWater » de Peter Berg, sorti en 2016, il s’inspire de ces événements.

PLUTO et DUMBO (Source : Industrie-techno.com)

Revenons à PLUTO. Donc la future British Petroleum veut nous brancher sur son réseau pour botter l’occupant hors de notre pays. C’est pour la bonne cause ! Un tank allié des années 40 ça doit sacrément consommer je pense …

Quelques chiffres à titre indicatif, une division blindée américaine en mouvement en 1944, ça consommait 94 000 litres d’essence … Par jour ! Il fallait donc réduire les distances d’approvisionnement logistique le plus possible. C’est ainsi que l’idée d’installer des Pipe Line fait son apparition. Plus besoin de pétroliers vulnérables aux tempêtes, ou pire, aux U-boot allemands.

Les britanniques développent deux canalisations :

La canalisation flexible HAIS (Hartley Anglo Iranien Siemens) avec un tube intérieur en plomb durci de diamètre de plus 77 mm, pesant environ 30 t/km, était une innovation des frères Siemens, et non de la compagnie allemande du même nom.

La canalisation HAMEL, développé par les ingénieurs de l’Iraq Petroleum Company et de la Burmah Oil Company.

Ces deux canalisations étaient complémentaires.

Opération PLUTO (Source : wikipedia)

L’opération PLUTO nécessitait la mise en place de ces canalisations.

La première à destination de la France fut installée le 12 août 1944. C’était un Pipe Line de plus de 130 KM ! Elle courait de l’Île de Wight jusqu’à Cherbourg, le nom de code de cette route : « BAMBI ».

Les alliés gagnent rapidement la Belgique, puis l’Allemagne,

17 autres Pipe Line furent installés entre Dungeness et Ambleteuse, dans le Pas-de-Calais, nom de code… devinez… « DUMBO »

Les britanniques camouflent les stations de pompages qui injectent le pétrole dans les canalisations depuis leurs côtes. C’est ainsi que le littoral britannique se dotent de nouveaux « garages » et autres « fermes », et « marchands de glaces ». Ces bâtiments nouveaux assuraient donc une double fonction, économique et militaire.

Canalisation HAIS (Source : Industrie-techno.com)

Détail d’une canalisation de PLUTO (Source : wikipedia)

Début 1945 c’est 300 Tonnes de carburant pompées par jour vers la France. Au total, c’est plus de 781 millions de litres d’essence pour alimenter la machine de guerre. « PLUTO » est considérée comme un cas d’école en génie militaire. Les canalisations développées pour l’occasion auront été d’une grande aide pour développer les plateformes pétrolières futures.

PLUTO (Source : wikipedia)

A la fin de la guerre, ces Pipe-Lines continueront d’approvisionner le continent, mais la France se met vite en quête de son autosuffisance.

Enfait, dès 1945, la France se dote du « Bureau de recherche de pétrole » (BRP). Le BRP est un établissement publique national qui assure la coordination des recherches pétrolières et qui les finance. L’idée était d’alimenter la France mais aussi ses colonies, et ce en gérant l’exploration, l’exploitation, et le traitement jusqu’à la station service.

En 1960, la France à réduit de moitié sa dépendance !

En 1966, le BRP fusionnent avec d’autres compagnies d’exploitation pétrolières pour donner naissance à l’ERAP (Entreprise de Recherches et d’Activités Pétrolières).

L’ERAP va réaliser les objectifs initialement fixés par le BRP, elle devient alors en 1976 la Société Nationale Elf Aquitaine (SNEA). Enfin en 2000 elle fusionne avec Total-Fina.

En Bref, en France le Pétrole, depuis 1945, c’est une affaire d’État avec laquelle on ne plaisante pas !

Vous êtes ici, retenez juste qu’à la fin c’est Total qui gagne (Source : wikipedia)

Revenons en mai 1964 au palais de la bourse du Havre.

Le pétrole au Havre et dans sa région c’est un sujet tabou, vous avez bien compris au vu de ce que j’ai exposé précédemment que l’État ne plaisante pas avec son pétrole. Si l’on trouvait du pétrole en France, il est évident qu’aucun journal ne prendrait le risque en 1964 de « balancer » l’info, au risque de voir débarquer des hommes en costumes noirs dans sa rédaction dans l’heure qui suit…

Pourtant au Havre, d’après M. Leray, les passionnés de géologie se le disent entre eux. Enfin entre géologues, c’est plutôt la légende locale, la rumeur.

Après tout : « y’a t il eu des relevés ? »

A ce propos le BRP dit ceci : « Aucun permis de recherche n’a été sollicité, ni accordé en ce qui concerne la région du Havre »

Ah bon ? Pourtant une filiale de la Compagnie Française des Pétroles (CFP) s’est bien livrée à quelques relevés, carottages et autres mesures pendant le mois d’avril 1964. Là encore le BRP explique que ces résultats n’étaient aucunement concluant. Curieux, les autorisations de recherches ont été publiées en Mars dernier (la conférence de M. Gspann à lieu en mai) et ne contient aucune autorisation pour notre secteur havrais… la constitution d’un tel dossier d’autorisation de recherche dure 6 mois environs. Impossible que la CFP ai pu obtenir cette autorisation en quelques semaines, et puis de toute façon, une telle autorisation fait l’objet d’une publication au journal officiel.

Y’aurait il anguille sous roche ? Ou plutôt Pétrole sous le marais Vernier ?

Marais Vernier en eau trouble (source : normandie-tourisme)

La CFP a examiné les fonds marins, les terrains potentiels, et même le fonds des mares des fermiers locaux. Pourtant rien au JO … Les seuls forages de notre région concernait la recherche d’eau. Enfin c’était ce qui avait été dit à l’époque.

Faisons l’hypothèse suivante : Une compagnie (comme la CFP par exemple) trouve du pétrole (sous le marais Vernier, notre estuaire et au large du Havre par exemple …). La France étant en quête d’indépendance pétrolière, et ayant fait de cette quête une priorité nationale. La compagnie n’a aucun intérêt à divulguer sa découverte. Et puis imaginez les conséquences sur la valeur des terrains. La spéculation immobilière serait un effet directe d’une telle déclaration.

« Celà ne constitue que des preuves indirectes », me direz vous. J’irais même plus loin en vous répondant que ce n’est même pas une preuve. Mais voici une piste : Le navire « TEREBEL », M. Leray l’appelle le navire fantôme…

Le navire fantôme (Source : Christine Laverne)

Le Terebel (Source : Dynamic Positioning Systems: Principles, Design, and Applications)

Le Terebel est un navire releveur d’épave, en février 1968, alors qu’il fait des relevé en méditerranée pour le compte de l’institut française de pétrole, il est dérouté pour une mission de sauvetage de l’équipage du sous-marin « Minerve » qui a coulé par 2000m de fond au large du cap Sicié. Malheureusement, ces recherches seront infructueuses.

Minerve à Tarente (Source : Envelopemer.blogspot)

Mais pour l’heure, en 1964, le Terebel sort des ateliers Duchesne et Bossière, il vient d’être transformé en bâtiment de prospection scientifique justement pour le compte de l’institut Française du Pétrole, sa mission : secrète !

On sait aujourd’hui qu’il devait se rendre en méditerranée pour prospecter des gisements pétroliers.

On sait également que ses premiers relevés seront fait dans l’estuaire de la Seine et entre le Cap d’Antifer et Cherbourg.

Le Terebel aura par la suite une belle carrière dans le monde du pétrole.

Il va permettre la conception de ce qu’on appelle le positionnement dynamique des plateformes pétrolières.

Je vous épargne le jargon des scientifiques : en gros la plateforme pétrolière bouge à cause des vagues en mer. La plateforme se repositionne automatiquement grâce à des petits moteurs. Tout ça est calculé automatiquement. C’est très compliqué,les documents à ce sujet sont pleins de tableaux, d’opérations, de calculs, de schéma. Mais apparemment ça aura été une révolution dans le monde pétrolier.

J’ai retrouvé les prélèvements et carottages effectués par le Terebel au large du Havre et en méditerranée, Si pour cette seconde série de prélèvements, leur position géographique est indiquée, ce n’est pas le cas pour les prélèvements en Seine et en Manche … pourtant il y a plus de 900 carottages !

(Source : campagnes.flotteoceanographique)

(Source : campagnes.flotteoceanographique)


« Alors Pétrole ou pas pétrole ? » Quoi qu’il en soit, comme le dit M. Leray, Il est plus difficile de trouver des archives sur le pétrole français que de trouver du pétrole en soit.

Voici une autre piste :

Nous l’avons vu un peu plus tôt, il existe différent type de pétrole, je ne rentre pas dans les détails, mais il est un pétrole qui fait débat.

Le pétrole dit « abiotique ».

Le pétrole conventionnel est formé par la décomposition de végétaux anciens, nous le savons, et bien le pétrole abiotique serait d’origine totalement géologique.

Dans les grandes lignes (Source : www.agoravox)

L’URSS a mené de nombreuses recherches sur ce sujet dans les années 50 60. Les scientifiques Français ignorent volontairement son existence car les travaux soviétiques ne se sont montrés que peu concluants. Pourtant la formation abiotique de méthane et de gaz hydrocarbonés dans les profondeurs de la terre est communément admise.

Aujourd’hui ce pétrole est encore sujet à débat, et nécessite de nombreuses recherches. Les russes ont fait une corrélation entre séismes et pétrole abiotique.

Or le savez vous ? Le Havre a été victime d’une longue série de séismes. Je ne parle évidement pas de la terre qui tremble lorsque les démineurs font sauter les stocks de munitions de la guerre au large, mais de vrai séismes.

1692 : tremblement de terre

1711 : tremblement de terre

1757 : tremblement de terre

1759 : tremblement de terre

1769 : tremblement de terre

1847 : tremblement de terre

1855 : tremblement de terre

1879 : tremblement de terre

1926 : tremblement de terre

Bref, en se basant sur le postulat des soviétiques, serions nous assis sur une réserve de pétrole ?

Ils sont nombreux les témoignages de normands à se plaindre de remonter pestilentielles au bout de leur jardin, de la prolifération des moustiques près de la mare boueuse du fermier d’à coté. Attention je ne dis pas que ces conditions sont synonyme de pétrole, mais si la terre n’est pas cultivable, que l’odeur est pestilentielle, cela vaut bien une analyse en laboratoire pour déceler la présence éventuelle d’hydrocarbures. C’est le cas de cette dame de la manche.

Remontées d’Hydrocarbures avérées (Source : © La Presse de la Manche)

A l’heure où le pétrole se raréfie, il n’est pas impossible que de nouveaux gisements soient mis au jours. Peut être existe t il un dossier de sites méritant une étude approfondie, et dont notre estuaire ferait partie ? Ce n’est là que spéculations. De toute façon, il me semble que notre époque soit une époque charnière. Notre technologie évolue à vitesse Grand V, et peut être que dans 30 ans, le pétrole sera le souvenir de la lente maturation de l’humanité. Il est aussi tout à fait possible que nous prolongions cet état de surconsommation des ressources naturelles de la terre en général. En mécanique quantique, il existe un principe d’incertitude, d’indétermination. Comment pouvons nous envisager cet avenir alors que les variables de l’équation sont, par « essence », variables.

Allons nous continuer de consommer de la façon dont nous consommons aujourd’hui ?

Allons nous découvrir une nouvelle ressource naturelle ?

L’avenir est et restera incertains par principe fondamental.

Il existe une limite essentielle à la précision avec laquelle il est possible de connaître simultanément deux facteurs humains influant sur une même théorie, équation.

« Alors ? Ecolo ou pas écolo ? »

A mes yeux le marais Vernier est une ultime frontière. Un temple à ne pas profaner.

4500 ha de nature précieuses à ne pas dénaturer, à conserver.

Ce marais existe depuis 7500 ans, il nous a toujours accompagné, il nous a nourris.

Marais Vernier(Source : OnedayOnetravel)

Nous autres havrais venons de la terre et de la mer. Le marais-vernier est, à mon sens, la parfaite conjugaison de ces deux environnements.

Le marais est un barrage, un rempart qui absorbe le carbone, les gazs à effets de serre, et même le nitrate. Sans lui, l’estuaire meurt, et si l’estuaire meurt, la mer se videra de ses habitants. Et Le Havre n’aura plus qu’a disparaître avec ses havrais.

(Source : Office de Tourisme de Quillebeuf)

Ce pétrole fait fantasmer les havrais depuis plusieurs décennies, et si aujourd’hui il semble tomber dans l’oubli, je voudrais en profiter pour mettre la lumière sur une toute autre déclinaison de ce pétrole. Sur une ressource artificielle devenue ressource naturelle. Les plastiques.

Nous avons une chance, dans notre malheur, nous disposons d’un vaste gisement tristement renouvelable de matière plastique. La plage, et tout particulièrement la zone entre Le Havre et Aquacaux. Tout ce plastique est une formidable ressource qu’il nous faut exploiter. Nous sommes à l’époque des grandes découvertes. Nous découvrons des vers se nourrissants de plastiques et produisant un excellent engrais, nous sommes à l’heure des imprimantes 3d. Alors pourquoi ne pas envisager la conception d’éléments de premières nécessité à base de nos « déchets » de plage ?

Comment transformer nos plastiques en matière première

Ce pétrole qui sommeille peut être sous nos pieds n’est il pas finalement un faux ami.Car si Dame nature a pris le soin de l’enterrer si profondément sous terre, hors de notre portée, n’est ce pas pour une raison bien précise ? Je pense à l’age d’or des carrières de Paris qui se sont affaissées sur elles même une fois abandonnées, tuant de nombreux parisiens.

Peut être devrions nous réfléchir à notre place entre terre et mer, aux abords de cet estuaire nourricier.


Sources :

http://energie-developpement.blogspot.fr

https://fr.wikipedia.org/wiki/Raffinerie_de_Normandie

https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9serves_de_p%C3%A9trole_en_France

https://www.franceinter.fr/idees/du-petrole-en-france-pour-combien-de-temps-encore

https://www.industrie-techno.com

https://fr.wikipedia.org/wiki/Op%C3%A9ration_PLUTO

https://fr.wikipedia.org/wiki/Entreprise_de_recherches_et_d%27activit%C3%A9s_p%C3%A9troli%C3%A8res

https://fr.wikipedia.org/wiki/Deepwater_Horizon#Pr.C3.A9cautions_et_proc.C3.A9dures_de_s.C3.A9curit.C3.A9

https://fr.wikipedia.org/wiki/Deepwater_(film,_2016)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bureau_de_recherche_de_p%C3%A9trole

https://fr.wikipedia.org/wiki/Elf_Aquitaine

http://envelopmer.blogspot.fr

https://www.christine-laverne.com

http://campagnes.flotteoceanographique.fr

http://petrole-abiotique.blogspot.fr

https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_du_p%C3%A9trole_abiotique

http://tmtfree.hd.free.fr

http://www.agoravox.fr

http://archives.lehavre.fr

http://france3-regions.francetvinfo.fr

https://actu.fr/normandie/bricquebec-en-cotentin_50082/pres-bricquebec-petrole-dans-jardin_11261486.html

https://actu.fr/normandie/quillebeuf-sur-seine_27485/marais-vernier-eure-rempart-ecologique-normandie_11644246.html

Livre :

L’Intervention de l’état dans le secteur pétrolier en France

Dynamic Positioning Systems: Principles, Design, and Applications

La technique des ancres dans l’exploitation pétrolière en mer

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Commentaires: 1
  • #1

    brubert@free.fr (samedi, 21 août 2021 10:01)

    très intéressant,

    des idées pour l'avenir .cette génération devra prendre a bras le corps
    son destin. Merci au HAVRE SECRET POUR CETTE BOUFFEE D'ESPOIR